Annecy 2019 : innovations à tous les étages

Annecy 2019 : innovations à tous les étages

Comme chaque année, les Fées ne peuvent pas rater l’événement le plus important au monde autour des films d’animation. Nous y étions sur plusieurs fronts et ce n’est pas la météo calamiteuse qui allait nous arrêter !

Un festival de référence et de nouvelles règles

Le Festival International du Film d’Animation d’Annecy est devenu depuis longtemps un incontournable événement du monde de l’animation. Chaque année les festivaliers sont toujours plus nombreux avec un nouveau record de 12 500 accrédités ! Croissance toute aussi notable dans les allées du MIFA (Marché International du Film d’Animation), qui grossit d’année en année et où les Fées étaient présente sur le stand du PAM (Pole Action Média).

Mais pour cette édition les règles avaient évolué. En effet, la sélection est de plus en plus drastique pour les projets présentés et la sélection hors compétition a fait place à de nouvelles sélections plus structurées. Ceci dit, la compétition des longs et courts métrages étaient de très haute qualité.
Et il fallait faire de la place à une nouvelle catégorie de projets audiovisuels qui prend la reconnaissance nécessaire : les projets en réalité virtuelle (VR).

Petit aperçu de l’édition 2019

La table ronde sur les pratiques innovantes et fortes poussées du logiciel libre.

Les Fées courraient dans tous les sens pour suivre le rythme effréné du festival. Nous avions plusieurs projets à présenter et organiser avec nos partenaires, mais nous étions aussi invités pour une table ronde sur les pratiques innovantes.

Inertie positive de la collaboration

Flavio était sur scène avec Damien Courreau de Kabaret Studio, pour y parler de deux initiatives, LePipeline.org, think tank autogéré qu’ils ont cofondé avec d’autres responsables techniques du monde de l’animation, et Open Minds, initiative de quelques studios (dont Ubi Soft Motion Pictures, Cube Creative, Brunch et nos amis de Karlabs) autour de problématiques similaires.
Dans les deux cas, la question du logiciel libre et open source et les licences Creative Commons, comme vecteurs simplifiés et efficaces de partager de la connaissance, se sont montrés déterminant dans la réussite de ces entités.
L’occasion d’expliquer que l’on devient bien plus fort en communiquant et en partageant nos expériences. La conclusion de notre table ronde était sans équivoque : l’on a réussi en deux ans plus pour nos chaînes de fabrication (le pipeline), en partageant dans ces réunions, que dans les 10 années précédentes. Ainsi l’on constate aussi l’émergence d’une vraie structuration de la scène du pipeline. L’ouverture à l’international, avec des mouvements plus locaux et une conférence dédiée, est en cours. Preuve que nous avons, grâce à la collaboration, participé à lancer une véritable inertie positive.
Et les Fées sont fières de faire partie de ce mouvement notamment avec leur blog LaCuisine.tech

Les pratiques innovantes et le libre

Dans la même table ronde, nous avions aussi UBISoft Motion Pictures (la branche audiovisuelle du célèbre éditeur de jeux vidéos), qui présentait leurs méthodes de travail innovantes (et annonçaient l’arrivée importante de Blender dans leur chaîne de fabrication); Les Films du Poisson rouge qui expliquaient comment le développement de logiciels internes innovants leur permettait d’entrer en co-production sur de beaux films; et Golaem, éditeurs de solutions pour gérer le comportement des foules, qui avaient étés nos compagnons d’infortune et concurrents lors des Césars Techniques 2019.

À noter plus tôt dans la semaine de la conférence « Open Source : fantasme (créatif) ou réalité (économique) ? » où l’on trouvait nos amis de TuNousZaPasVus qui présentaient leur chaine de fabrication et initiatives, accompagnées de Xilam, l’éditeur Autodesk et le studio Sony Pictures. Ces deux derniers étant surtout venus parler de l’académie Software Fundation. Preuve que le milieu se saisit enfin des questions autour du logiciel libre et du partage.

Merci à Stephane Malagnac et le Citia d’avoir organisé cette table ronde et porté la parole de ces initiatives.

Bonjour le Monde, de retour au festival

Enfin, Fée Eric, y a présenté une version long métrage de sa série Bonjour le Monde, produit par Normaal Animation. Ce long métrage a été construit en à peine 6 semaines avec sa co réalisatrice Anne Lise Koehler, et la monteuse montpelliéraine Céline Kélépikis chez nos amis de FrenchKiss. Un vrai tour de force !
Fini la vision épisodique, le résultat est différent de la série actuellement diffusée sur France Télévision. Et nous attendons avec impatience sa sortie en salle le 2 octobre prochain !
À noter que Bonjour le Monde avait déjà eu un bel accueil au festival quand en 2015 il avait remporté le prix du meilleur projet TV. Il avait été aussi accueilli l’an dernier à l’occasion d’un WIP.

Séances événements : « Bonjour le Monde »/ »Hello World!, Anne-Lise KOEHLER, Éric SERRE, Photo : ANNECY FESTIVAL/E. Perdu

Un festival qui salue les projets innovants

Côté festival nous sommes très heureux d’avoir pu voir le Work in Progress (WIP) de Josep, de nos amis des Films d’Ici et des Films du Poisson rouge entre autres. Leur présentation, sur fond musical, a d’ailleurs remporté le prix du meilleur WIP. Le film, porté par la région Occitanie, devrait être présenté à la fin de l’année au mémorial de Rivesaltes.
L’autre WIP marquant était pour Calamity, qui sortira l’an prochain. Les équipes s’activent avec beauté et malice sur ce projet qui raconte l’enfance de la fameuse Calamity Jane. C’est Rémi Chayé qui en est le réalisateur, après la perle qu’avait été Tout en Haut du Monde en 2015.

J’ai perdu mon corps, grand gagnant mérité

Coté sélection, c’est J’ai perdu mon corps de Jérémie Clapin qui a raflé le grand prix, le Cristal d’Annecy, et le prix du public. Un très beau film avec une écriture et un graphisme fort bien pesé et innovant, qui donne une aventure haletante que vous pourrez découvrir à l’automne (la bande annonce est disponible ci-dessous). Le film avait déjà raflé un prix à Cannes cette année dans la sélection un certain regard et il va continuer a faire parler de lui.
Notons que le film est fabriqué intégralement sur Blender. Nous félicitons d’ailleurs tous nos amis qui ont oeuvré sur le film. Bravo Xilam d’avoir porté ce projet osé. Encore une preuve que le film d’animation n’est pas réservé aux enfants.

Il y aurait tant d’autres choses et rencontres à raconter sur ce festival. Comme la rencontre avec la nouvelle coopérative Praxinos SCOP, les sélections de films, les pitchs dont le nouveau film de Denis Do et nos amis des Films d’ici, les raclettes de juin, et les belles rencontres enthousiastes autour de projets qui nous animent. Mais cet article serait alors réellement interminable. Nous y serons de nouveau l’an prochain en tous cas.