La Préhistoire à travers les films d’animation

La Préhistoire à travers les films d’animation

5e Rencontres Nord-Sud à Lille.

À l’occasion de la 5ᵉ édition de la Rencontre Nord-Sud, organisée au Studio national des arts contemporains Le Fresnoy à Tourcoing (Lille), une conférence a été consacrée au retour d’expérience du Musée de Lodève autour de la création de films d’animation dédiés à la Préhistoire. Cet échange a permis de croiser les regards d’archéologues, de chercheurs et de créateurs visuels sur les nouveaux moyens de raconter, représenter et transmettre la connaissance des sociétés anciennes.

Noisette Bec Drelon (archéologue, UMR5133, Archéorient) et Eric Serre (directeur artistique), sont venus présenter la démarche de médiation animé de l’exposition permanente du musée. Une belle occasion de faire l’ historique de la démarche. Le projet est né dans le cadre du programme d’agrandissement du Musée de Lodève (Hérault). Une dizaine de multimédias a été créée, retraçant les grandes étapes de l’évolution humaine du Paléolithique au Néolithique. Grâce au dialogue prolifique entre les équipes du musée, les archéologues et les artistes du studio d’animation , nous avons pu offrir une vision renouvelée et vivante de la Préhistoire.




L’objectif de départ était clair : rompre avec la vision misérabiliste ou caricaturale des peuples pré- et protohistoriques et redonner toute leur place à l’ingéniosité, à la créativité et à la complexité sociale de ces sociétés anciennes. Les animations ainsi conçues invitent le public à partager le quotidien de familles-tribus du Mésolithique et du Néolithique : explorant la grotte d’Aldène, pêchant à la nasse sur les rives de l’Hérault, puisant l’eau dans des vases-citernes au fond des grottes du Larzac, construisant des dolmens ou travaillant dans les mines de cuivre de Cabrières-Péret. La présence d’enfants dans ces scènes souligne l’importance de la transmission des savoir-faire entre générations — un thème universel qui favorise l’identification du spectateur. Le choix du dessin animé 2D s’est imposé naturellement : il “vieillit mieux” que les reconstitutions en 3D réalistes et se révèle plus immersif que le documentaire. Par sa liberté graphique, il permet d’évoquer sans prétendre reconstituer à l’identique, préservant ainsi un juste équilibre entre réel et imaginaire. Ce parti pris réduit les risques d’interprétation hasardeuse tout en stimulant la créativité des équipes artistiques et scientifiques.


Recherches et modèles de personnages créés par Léa Cluzel

À la croisée de l’art et de la science, cette expérience constitue une nouvelle forme de médiation culturelle pour le le musée et un merveilleux terrain d’expression pour les artiste du studio d’animation. Elle propose une approche sensible et accessible de la recherche archéologique, tout en s’affranchissant des lourdeurs du discours académique.



Direction artistique finale, scènes de démonstration conçes par Eric Serre et Léa Cluzel

Pour en savoir plus sur le programme complet des conférences: https://rns5.sciencesconf.org/
Cette présentation est aussi l’occasion de présenter le beau catalogue de la collection pour ceux qui n’ont pas la chance de se déplacer à Lodève , intitulé L’empreinte de l’Homme ( https://www.librairie-archeologique.com/index.html?produit=56857 ).