Fée en Itinérances

Fée en Itinérances

les 29-30-31 mars 2019,
Fée Virginie s’en fut à Alès
au coeur du Cratère
invitée pour la 37ème édition
du Festival Itinérances
à faire partie du jury de la compétition des Courts Métrages
Palmarès 2019.

Antoine Leclerc, délégué général du festival
entama la soirée d’ouverture
en évoquant la disparition
de la grande Agnès Varda

Crédits : Midi Libre, Edition Montpellier et sa région, samedi 30 mars 2019, Vincent Andorra.

Dimanche et lundi
Fée Virginie présenta Dilili à Paris de Michel Ocelot
à un large public, et lors d’une séance scolaire
avec des échanges toujours très engagés
en fin de séances

Lundi 1er avril
sans blague !
Une Carte blanche fut donnée au Fées
au Capitole d’Alès

Échange animé par Nathalie Combe,
grande fidèle d’Itinérances,
amie et complice des Fées
Très beau texte dans le catalogue du festival :

Réussir l’alliance de l’Art, de la Science et de la Technologie

Une plongée au studio des Fées Spéciales à Montpellier

Un lundi matin de février 2019, au Studio des Fées Spéciales à Montpellier. Il est 9 heures et la gérante, Virginie Guilminot, entre dans la grande salle où l’équipe de production s’est mise au travail. Sur la porte d’entrée, l’emploi du temps de la semaine vient d’être actualisé : déplacements, livraisons, réunions avec les partenaires… Le programme est chargé mais Pascale Delande, l’assistante administrative, a pu y glisser un moment dédié aux natifs de février.

De retour d’un déplacement pour des projections de Dilili à Paris, Virginie tient à la main des cahiers colorés à l’effigie de la jeune héroïne kanake du film de Michel Ocelot. Les couleurs et les matières sont superbes, elle les offre à l’admiration unanime avant de les ranger avec les nombreuses publications éditées autour du film. Après un échange avec Sophie Marron, la directrice adjointe, une nouvelle demande de projection, prévue pour le 8 mars, est acceptée : elle scelle l’engagement qui unit, sur le Droit des Femmes, la jeune Dilili, le réalisateur Michel Ocelot et l’équipe égalitaire des Fées.

De fait, Dilili aura été une bonne fée pour le studio qui, dès sa création, s’est vu confier la prestigieuse mission d’assurer la mise en place technique du film (le layout) et l’animation des foules de personnages. Un contrat exceptionnel pour une jeune société créée loin de la capitale. En temps normal, peu de producteurs de longs-métrages s’y seraient risqués mais une belle relation de complicité liait trois des quatre associés fondateurs au cinéaste. En effet, avant de diriger ses propres films, Eric Serre avait œuvré sur Kirikou et la sorcière, puis été 1er assistant réalisateur sur Azur et Asmar et Les Contes de la nuit. Virginie Guilminot en avait elle-même assuré la direction de production, tandis qu’Ève Machuel en était la productrice exécutive pour Nord-Ouest Films. Fort de cette belle relation de complicité, Michel Ocelot s’est donc décidé à venir passer une partie de son temps à Montpellier.

De son côté, le quatrième associé-fondateur entretenait une relation privilégiée avec l’autre studio sollicité pour Dilili, Mac Guff. De 2009 à 2013, Flavio Perez avait assuré pour eux la direction technique de trois longs-métrages, dont Moi, Moche et Méchant. Une chance car l’une de ses importantes missions sur Dilili était d’assurer la fluidité des échanges avec le studio parisien. Convertir les images, assurer les transferts d’un bout à l’autre de la France… Ce défi s’ajoutait à celui que constituaient déjà le layout et l’animation des foules – plus de cinq cents personnages au total. Un travail de titan mais le jeune doctorant Damien Picard, engagé en contrat CIFRE pour effectuer une recherche autour des logiciels libres dans l’animation, a développé un programme permettant d’accélérer la création des pantins. Une prouesse artistique et technologique qui a valu à l’équipe R&D – avec son troisième larron, le développeur Duy Kevin Nguyen – de nombreuses sollicitations internationales.

Croissance rapide et innovation ne font pas pour autant du studio une start-up. Les Fées Spéciales est une entreprise de l’Economie Sociale et Solidaire, une SCOP vouée à l’intérêt de ses salariés. Au sein de leur Conseil Coopératif, les neuf associés gardent le cap du navire et prennent ensemble les décisions stratégiques et financières. Pour cela, tous se sont formés à la gestion même si, au quotidien, c’est Sophie Marron et la chargée de production Natalène Darfeuille qui assurent le suivi des projets.  

Les derniers mois ont d’ailleurs fait émerger le besoin de changer de vitesse, et de troquer la croissance contre la durabilité. Les premières années avaient été fulgurantes, propulsées par Dilili avant d’enchaîner avec le Musée Fleury de Lodève. Avec une moyenne de 14 salariés et des pics à plus de 30, le développement accéléré paraissait aussi exaltant que risqué : il fixait à un niveau élevé les besoins de rendement de la société. En deux ans, la SCOP était devenue dépendante des gros projets et tout report de chantier pouvait porter un coup fatal à l’activité. Il fallait ralentir, consolider, éviter la fuite en avant que connaissent souvent les sociétés de production.

À l’automne, comme pour confirmer la nécessité d’une transition, deux chantiers planifiés pour des longs-métrages internationaux ont brusquement été différés. Manque de financements, obligation de boucler le budget par des montages complexes et lents… Les films indépendants mettent de plus en plus de temps à se financer. Faisant à nouveau le pari de l’innovation, l’équipe a choisi de se recentrer sur trois prototypes en développement.

Sur l’agenda de la semaine, le Muséum de Toulouse revient de façon régulière. Visioconférences, visites, enregistrements… Sous la direction d’Eric Serre, les équipes artistiques se passionnent pour la web-série Amérindiens d’aujourd’hui, où se mêlent de façon inédite le film documentaire et l’animation. Indiens Karaja ou Tapirape, de la Guyane ou du Brésil, écartelés entre des traditions ancestrales et l’avancée de l’urbanisation… La série a été conçue en une vingtaine de courts épisodes, afin d’atteindre les publics peu familiers de l’ethnologie. Le programme est exaltant, en ce qu’il lie une ambition scientifique, une approche humaniste et écologique au sein d’un projet très créatif. Avec l’équipe du Muséum, le dialogue est aisé, confirmant que la formation scientifique des Fées les prédispose à travailler avec les musées.

Déjà, les succès des réalisations accomplies pour le Musée de la Crau puis pour Lodève témoignaient de leur talent singulier à traduire en langage clair et esthétique des données scientifiques complexes, au terme d’un processus patient et rigoureux. Pour le parcours muséal de Lodève, réalisé sous la direction d’Eric Serre, la conception des films courts et des maquettes interactives avait ainsi nécessité de fréquents échanges avec les équipes d’archéologues et de géologues du Musée.  

Autour de Flavio Perez, l’équipe R&D relevait pour sa part le défi technique posé par le chantier, par la création d’outils ultra-performants qui optimisaient la chaîne de fabrication. Une mission accomplie dans le respect de la charte d’éco-production, avec les radiateurs Qarnot qui transformaient en chaleur l’énergie consommée pour les lourds calculs d’images. Nominée aux Césars Techniques 2019 pour ce chantier, l’équipe est rentrée de la cérémonie sans le trophée mais heureuse d’ajouter cette prestigieuse reconnaissance aux divers Prix récoltés au fil du temps.

Ce plaisir à allier Art, Science et Technologie les encourage depuis à développer la collaboration avec les Musées, bien que la conjoncture soit complexe à une époque où les budgets sont restreints et le public friand de dispositifs innovants, comme la réalité virtuelle ou augmentée. Dans le bureau de production, c’est Gabriela de Carvalho qui étudie les appels d’offres dont le comité « Musées » évalue ensuite la faisabilité.

La web-série du Muséum de Toulouse ouvre des perspectives intéressantes à cet égard : s’éloignant de la simple commande, alliant diffusion télévisée et circulation sur les réseaux sociaux, le programme inaugure des montages de coproduction et de diffusion inédits, obligeant chaque partenaire à bouger les lignes…

…Pendant ce temps, à l’étage inférieur, l’équipe d’animateurs peaufine un épisode pilote de La Vérité, une série animée inclusive à destination des enfants sourds et des entendants. À partir d’une idée originale d’Antonio Rodriguez Yuste, le projet raconte le quotidien de trois jeunes enfants — trois amis dont une petite fille sourde — qui portent sur le monde des adultes un regard impertinent. Afin d’obtenir une narration ouverte, la plus universelle possible, le scénario a nécessité un long travail de développement et de co-création, notamment avec la SCOP Des L’, spécialiste de l’interprétation en langue des signes. Supervisé par Guilhem Garcin, Marthe Delaporte et Léa Cluzel, le programme parvient à une première forme d’aboutissement : sur les écrans, les couleurs éclatent, les personnages de la série prennent vie, à la grande satisfaction de toute l’équipe.  

À l’innovation technologique s’ajoute en effet une démarche d’innovation culturelle et sociale. Co-construction, inclusion, accessibilité… Nouveaux modèles économiques… La SCOP bénéficie à ce titre de soutiens peu fréquents dans l’animation, en vertu d’un processus scientifique rigoureux et du partage de ses résultats.

Adepte des logiciels libres, qui induisent une démarche collaborative et un accès gratuit aux codes sources des outils développés, la SCOP était déjà familière de cette économie du partage. Elle s’apprête donc à publier la méthodologie adoptée pour La Vérité afin que les films accessibles puissent se multiplier.

 

Fin de semaine. En duplex depuis Nice, le chef layout Maxime Labate observe par écran interposé le goûter qui se prépare pour les natifs de février. Alors que les chantiers se recalent un à un dans le calendrier, Dilili vient d’obtenir le César du Meilleur film d’animation français. L’équipe a conscience d’être engagée sur une course de fond mais, à en juger par la vitalité des personnages qui s’animent sur les écrans, le second souffle semble avoir été trouvé.

Nathalie Combe

Crédits : Nathalie Combe pour le Catalogue de la 37e édition du Festival Itinérance. 

 

Article Midi Libre

Crédits : Midi Libre, Edition Montpellier et sa région, samedi 30 mars 2019, François Desmeures.

 

En marge de ces belles discussions avec le public
et aussi avec les membres du jury
ce fut l’occasion de rencontrer
deux couples de réalisateur.trice
très singuliers

Abel et Gordon, Fiona est d’origine canadienne, Dominique belge
tous deux formés à l’école du Temps en mouvement de Lecoq à Paris
un émerveillement d’humour, d’émotion et de burlesque
si proche de l’animation 🙂

les découvrir : https://vimeo.com/248459926

ils ont écrit et réalisé de nombreux courts et longs métrages
dont La Fée 🙂

Effi et Amir, tous deux belges
sont des artistes contemporains
qui réalisent (aussi) des films expérimentaux
leur documentaire présenté à Itinérances
est très “conventionnel” d’après eux
même si de brèves séquences animées nous font des clins d’oeil
et c’est aussi
le récit d’une aventure incroyablement
sociale et solidaire
portée par le collectif bruxellois
celle du projet DoucheFlux
visant à offrir des douches de luxe aux sans abris

Documentaire intitulé “Sous la douche, le ciel

en résumé,
une ambiance chaleureuse qui m’a rappelé un autre volcan …
celui du Festival de Clermont-Ferrand 😉
en mêlant grand public régional et professionnels de tous horizons,
passionnés, ouverts, curieux et gourmands de cinéma en tous genres !
une programmation riche et éclectique
une équipe généreuse bienveillante et dévouée, professionnelle et bénévole
un accueil délicieux
une parenthèse pleine d’images animées

j’ai même découvert
La Forteresse cachée
de Kurosawa
qui ressort sur les écrans
qui avait inspiré Georges Lucas pour Star Wars !!

merci pour cette belle invitation
et ce coup de projecteur sur les activités des Fées 🙂