13 Juil Le musée de Lodève est ouvert !
Plus de 7 ans après le lancement du projet de rénovation, le Musée de Lodève est enfin rouvert ! Un bel événement pour les Fées qui ont mis du cœur à l’ouvrage !
Cet article est disponible en anglais sur notre blog technique / This article is also available in english on our technical blog.
Trois parcours pour un musée
Quatre ans de travaux auront été nécessaires pour en arriver à la refonte spectaculaire que vient de connaître le musée situé à 30mn au nord de Montpellier. Ouvert en 1957, le musée n’avait pas connu de restructuration depuis 20 ans. Il devenait nécessaire de repenser et moderniser tout le dispositif. D’autant que le musée, avec ses 40 000 visiteurs annuels avait une réputation bien assise pour ses expositions temporaires. Pour autant les collections du musée attiraient depuis longtemps les scientifiques et chercheurs. Alors, comment mieux mettre en avant les trois collections permanentes pour le grand public ? Ces collections s’organisent autour de trois axes très différents, reliés par le thème de la trace et l’empreinte :
- Mémoire de pierres, parcours beaux-arts qui retrace la vie et l’œuvre du sculpteur Lodévois Paul Dardé,
- Empreintes de l’Homme, section d’archéologie concentrée sur la présence humaine au Néolithique dans la région,
- et enfin, Traces du vivant pour les sciences de la vie et de la Terre, qui retrace 540 millions d’années à travers les richesses du territoire.
Les travaux, ambitieux, ont permis de repenser le bâtiment et de le moderniser (notamment son hall impressionnant), tout en doublant les surfaces d’exposition. Il était important de repenser l’aménagement et l’immersion. Pour cela, l’équipe du Musée, le cabinet d’architectes Projectiles, et l’agence AG Studio (qui avait le rôle d’AMO : Assistance à Maîtrise d’Ouvrage) ont commencé la réflexion il y a 7 ans. Un temps nécessaire pour tout reprendre et mettre en valeur les milliers de pièces présentes. Une sélection parmi l’importante collection de Lodève (la ville héberge aussi un dépôt archéologique national).
Quant aux Fées, bien que nous ayons eu vent du projet depuis longtemps, ce n’est que tout début 2017 que nous avons rejoint l’aventure. Nous étions partis pour une année et demie d’intenses réflexions et créations.
La trace et l’empreinte
Nous avons pris en marche ce train lancé par des années de réflexions, y apportant notre savoir-faire et nos solutions. Les premiers mois se sont concentrés sur la collecte des (très) nombreuses informations (des millions d’années à assimiler), pour se les approprier et proposer des programmes adaptés au grand public.
Nous allions accompagner 25 programmes de natures différentes : du petit film d’animation au film en projection spectaculaire en passant par des programmes interactifs et tactiles, des ambiances sonores sans support visuel, mais aussi une dalle d’empreintes de 40 mètres carrés, des reproductions réalistes d’os de dinosaures, des cartes en relief augmentées et un livre en volume. Une diversité peu commune sur un même projet, et beaucoup de pain sur la planche pour répondre aux trois parcours.
Trois Fées directrices artistiques ont commencé à chercher comment traduire visuellement les intentions et informations scientifiques.Nous avons élaboré l’esthétique en fonction des contraintes du projet, en s’inspirant des fauvistes et des courants affichistes pour la clarté de leurs compositions et pour leurs couleurs franches. La couleur est au centre du processus créatif, l’apparente simplicité est au service d’une représentation d’âges reculés tout en évitant un réalisme illusoire. . En parallèle, notre équipe de scénaristes était aussi en action pour proposer des histoires qui répondent au mieux aux intentions et pièces présentées dans le musée.
Parfois les Fées donnaient même de leur personne. Comme lorsque nous avons eu le rare privilège de faire 6 heures de spéléologie dans la grotte d’Aldène, pour voir de nos propres yeux ces traces de pas laissées là par nos ancêtres il y a 8 000 ans, ou des gravures vieilles de 30 000 ans. Ou quand nous nous sommes rendus sur le site d’Areva, ancienne mine d’uranium, pour voir les empreintes d’ancêtres des dinosaures.
Toutes ces recherches étaient fréquemment présentées à l’équipe du musée et l’AMO, puis subissaient le contrôle rigoureux des différents comités scientifiques. Car le contenu ne devait pas être simplement beau et bien animé, mais aussi juste et cohérent scientifiquement. Pour autant, le musée avait fait le choix de ne pas faire des films « didacticiels », expliquant une action (faire du feu, tailler un silex, …) étape par étape, mais reprendre les notions d’empreinte et de trace, notions transversales à tous les parcours. Dès lors, les multimédias que nous avons créés étaient l’interprétation d’un instant ou d’une tranche de vie, comme un témoignage sans commentaires, laissant de la place à l’imagination et à l’interprétation poétique des futurs visiteurs.
D’octobre 2017 jusqu’à la veille de l’ouverture du musée, le 7 juillet 2018, les Fées ont œuvré et fabriqué plus d’une heure de film, des visuels et des objets physiques. Nous avons eu l’occasion de travailler main dans la main avec tous les autres partenaires du projet, parmi lesquels : Polygraphik (design graphique, cartels, signalétique, iconographie), Séquoia (agencement, mobilier, impressions 3D, usinage) et Videlio (dispositif de projection et diffusion).
Quelle énergie collective ! Car tout du long, et malgré les détails, toutes les parties impliquées ont su garder un haut niveau d’exigence. Et cette exigence se retrouve dans ce musée, qui a vécu une mue spectaculaire.
Une réouverture en 4 évènements, pas moins
Puis la chrysalide a pris fin, et le musée est sorti de son cocon pour se révéler au public, en plusieurs étapes :
Le samedi 30 juin 2018, en avant-première, et alors que tout n’était pas terminé, ce sont les Lodévois qui ont pu visiter le musée. Environ 2 000 d’entre eux (sur les plus de 7000 que compte la ville) étaient venus voir et profiter du résultat, bien souvent en famille. Ces premiers visiteurs sont ressortis enthousiastes. Eux qui avaient porté les travaux découvraient un projet qui allait au-delà de ce qu’ils imaginaient.
Le 5 juillet, pendant que nous réglions encore les projections, c’est la presse qui découvrait toutes les expositions. Presse emballée par le projet, à l’image de Télérama qui note l’ouverture « TTT » (les 3 T), la note maximale du magazine culturel. Nous aurons l’occasion de partager une revue de presse dans les jours qui viennent.
Puis le vendredi 6 juillet, à la date initialement prévue de l’inauguration, se tenait une inauguration officieuse. Les élus, les équipes du musée et des autres partenaires (dont une bonne partie des Fées) s’étaient rendus sur place à l’invitation du musée. C’était la veille de l’ouverture au public, il faisait très beau et l’ambiance était joviale pour écouter les présentations et discours. Ivonne Papin-Drastik, conservatrice du musée, invitait ses responsables de collection, Cécile Chapelot, Noisette Bec et Stéphane Fouché, sur l’estrade, avec tout le reste de l’équipe du musée (communication, boutique, régie, médiation). Quelle classe ! Beaucoup d’émotion avant même de franchir les portes, mais tout le monde se détendait enfin et allait pouvoir profiter du fruit de cet intense labeur.
Enfin le samedi 7 juillet 2018, à la date convenue depuis deux ans, le musée ouvrait ses portes au public. Mais c’était aussi le jour de l’inauguration officielle en présence de Françoise Nyssen, ministre de la Culture, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, le préfet, le président du conseil départemental et tout un groupe d’officiels. Quel honneur de recevoir la ministre pour cet évènement. À en croire les réactions et retours, la ministre a été enchantée par le résultat. Privilège rare, elle citait par trois fois Les Fées Spéciales dans son discours.
Le public s’est alors emparé du musée, et quel soulagement de voir les enfants scotchés devant nos films pendant que les parents ont enfin le temps de lire les cartels ; des familles discuter de la charte stratigraphique internationale que l’on avait laissée sur notre google earth du temps ; des curieux observer et comparer avec attention le déplacement de créatures vieilles de 280 millions d’années ; de vieilles dames commenter les cartes en relief et le volcanisme local ; des couples profitant du diaporama poétique créé pour retracer la vie de Dardé, etc.
Nous avons donc de quoi l’affirmer : le musée est beau, pédagogique, didactique, ludique, scientifique et sensible ! Et nous ne sommes pas peu fiers d’avoir contribué à cette réussite !
Les Fées remercient donc l’équipe du musée et l’AMO de nous avoir choisis et fait confiance pour ce projet. Et puis les partenaires et comités scientifiques qui ont accepté de jouer le jeu et suivre le rythme de fabrication très particulier des films d’animation. Le pôle Réalis pour son accueil toujours aussi important pour nous. Et aussi les autres partenaires financiers et institutionnels qui nous accompagnent.
Et, bien entendu, nous remercions l’ensemble de notre équipe pour leur participation sans faille à ces aventures, sans qui tout cela aurait été impossible.
Nous aurons l’occasion de présenter différents making-of sur notre site dans les mois à venir. Restez à l’écoute sur nos réseaux sociaux. Et si vous y allez, n’hésitez pas à nous raconter votre voyage.