08 Mar Les Fées s’engagent pour la parité pour tou.te.s dans le monde de la culture et des arts
En ce 8 mars 2018, journée internationale des droits des Femmes, il était important pour nous de parler des inégalités hommes/femmes qui existent toujours dans le monde de la culture et des arts, auquel nous appartenons et de rappeler nos engagements de créer une nouvelle façon de produire où la parité à une place importante dans nos réflexions et actions.
Les discriminations de genre dans les métiers de la culture et des arts
Nous vous proposons deux exemples flagrants des différences constatées dans nos métiers.
Les discriminations de genre pourraient amener à repenser le rapport au travail par Hélène Morsly
Hélène Morsly (2ème à gauche) lors de la table ronde Jam à l’occasion de Rencontre Cultur’Elles.
Un article sur la discrimination de genre dans les métiers de la culture, qui s’inscrit dans le projet Madeleine H/F, dont le but est de promouvoir une plus grande égalité entre les femmes et les hommes dans les métiers culturels. Un projet lancé en 2015 et terminé en 2017. Il était porté par le Réseau en Scène Languedoc-Roussillon (association régionale de développement du spectacle vivant), soutenu par le Mouvement H/F Languedoc-Roussillon (une association créée pour défendre les égalités hommes et femmes en Languedoc-Roussillon), la FRAC Occitanie (Fonds régional d’art contemporain Occitanie Montpellier, une collection publique d’art contemporain tous les arts confondus, ils ont également une fonction de soutien aux artistes), Languedoc-Roussillon livre et lecture (association réunissant les principaux acteurs du livre, de la lecture publique et des littératures) et Languedoc-Roussillon Cinéma (son but est de promouvoir le cinéma et l’audiovisuel sur le territoire Languedoc-Roussillon, en favorisant l’accueil, la présentation et le développement du secteur).
Le but est de montrer les difficultés rencontrées par les femmes dans les métiers culturels, la place de la parentalité, l’âge, les « vannes » lourdes… Pour écrire son article Hélène, Morsly a rencontré plusieurs femmes travaillant dans les métiers de la culture pour recueillir leurs ressentis.
« NI VICTIMES, NI GUERRIÈRES… COMPLÉ- MENTAIRES » C’est cette question de la parentalité, notamment, qui a fait « vriller » cette directrice de production : « cette impression qu’il faut être corvéable à merci m’a conduit à me dire que c’était le rapport au travail qu’il fallait changer… » Modifier les structures de travail, pour changer les rapports en son sein, de genre, mais pas seulement. Elle a donc créé une société de production avec d’autres, en coopérative, « pour sortir de la violence de la fragilisation des individus due à l’intermittence, sur un marché concurrentiel, et faire de l’intermittence un choix, une liberté. En mettant les ego de côté, on se met au service d’un projet, on sort de ce far west caricatural, et du rôle de l’éternelle numéro deux ou numéro un-bis aux côtés d’un numéro un charismatique. On a fait de l’égalité le pivot du travail, et ce tous domaines confondus : âges, genres, nationalités, niveaux d’expériences et de diplômes. » C’est en déplaçant ce rapport au travail, à la hiérarchie et au pouvoir, que les rôles de genre se sont estompés : « en travaillant à la complémentarité, en évacuant la question des tâches ingrates ou valorisantes, on a évacué de fait les postures de victimes ou de guerrières. » Un pas de côté qui a le mérite de faire de la question des discriminations un levier pour ouvrir la réflexion sur le travail dans son ensemble.
Extrait de l’article, Les discriminations de genre pourraient amener à repenser le rapport au travail par Hélène Morsly
Vous pouvez retrouver l’article entier avec ce lien.
HF IDF avec Éva Darlan pour le 8 mars toute l’année
Dans cette vidéo, une militante HF Île-de-France joue le rôle d’une conseillère d’orientation, pendant que Éva Darlan (Actrice française et productrice de spectacle avec sa compagnie Évadées, elle a également réalisé 2 courts-métrages) demande des renseignements pour l’orientation de sa fille future étudiante dans le domaine des arts et de la culture. Nous avons une autre vision des discriminations entre homme et femme dans les métiers de la culture, puisque l’on découvre que dès le départ, avant même d’intégrer le conservatoire national, nous ne sommes pas égaux. Malheureusement, les inégalités vont se poursuivre tout au long du parcours professionnel.
« – Je suis conseillère d’orientation.
– Ma fille prépare le bac et elle voudrait travailler dans l’art, et la culture.
– Qu’est-ce qu’elle veut faire exactement ?
– Comédienne
– Si elle veut rentrer au conservatoire national, il y a 15 jeunes femmes qui sont admises sur 910 candidats, 1,64%. Ensuite, il faut savoir que chez les intermittents du spectacle en rupture de droits, la grande majorité sont des femmes, 80 % environ. C’est dommage que votre fille ne soit pas un fils.
– Ah !
– Au conservatoire, ils prennent aussi 15 garçons sur seulement 310 candidats. Et oui 3 fois plus de chance d’y rentrer»
Cette vidéo a été réalisée en 2013 par l’association HF Île-de-France, qui a pour but de repérer les inégalités entre les femmes et les hommes du milieu de l’art et de la culture, pour se mobiliser et orienter les politiques publiques vers la parité. Ce projet a été réalisé pour la soirée le « 8 mars, toute l’année », une soirée lancée par le ministère des Droits des femmes en 2013, pour promouvoir une égalité femme homme toute l’année.
Nos engagements et actions pour lutter contre les inégalités
La charte Madeleine H/F
Lors de sa création, Les Fées spéciales ont souhaité faire de la parité une priorité. Pour nous engager dans cette voie, nous avons signé la charte Madeleine H/F, un outil au service de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le secteur culturel. Une façon pour nous de nous assurer de toujours penser à la parité lors de nos décisions. Un projet qui rentrait dans le cadre du projet Madeleine H/F.
Cette charte a été développée à destination des structures culturelles (associations, coopératives, sociétés) du spectacle vivant, des arts plastiques et arts visuels, du cinéma et de l’audiovisuel, du livre et de la lecture … situées en Languedoc-Roussillon.
Cet outil nous permet lorsque nous démarrons un nouveau projet, cherchons de nouveaux talents, pensons nos programmes de RSE, de prendre en compte la parité comme un élément important et indispensable de notre décision. Ce qui nous permet de mettre en cohérence nos valeurs et nos actions et d’assurer la parité chez Les Fées spéciales.
Pour notre premier exercice, nous avons atteint l’objectif avec une parité exacte parmi les Fées. Un défi que l’on essaie de renouveler pour les prochains. ?
Notre participation aux Rencontres Cultur’Elles
Ce 8 mars 2018, Fée Virginie représentait Les Fées Spéciales aux Rencontres Cultur’Elles organisées par La Région Occitanie Pyrénées Méditerranée. Une journée organisée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, en présence de Carole Delga (ancienne ministre, Présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée),
Dominique Salomon (Vice-présidente déléguée à la Culture, au Patrimoine et aux Langues régionales), Nadia Bakiri (Présidente de la Commission Égalité Femme-Homme), qui s’est déroulée en deux temps entre Montpellier et Toulouse.
L’évènement a débuté à Montpellier à la Jam, l’École Régionale de Musique Jazz et Musiques Actuelles. Au programme de la journée, rencontres, discussions thématiques, tables rondes, présentation de la charte Madeleine et performances autour de la place des femmes dans la filière culturelle en France, mais surtout en Occitanie.
L’après-midi, direction Toulouse, plus précisément le Musée des Abattoirs, en covoiturage avec Christine Vergne Directrice Adjointe de la culture et du patrimoine pour la région.
L’occasion pour Fée Virginie, de participer à la table ronde « La place des femmes dans la création artistique en Occitanie » avec Stéphane Frimat, membre du Haut Conseil à l’Égalité, Flavie Van Colen, la directrice adjointe de la scène Paloma, Thérèse Fabry, directrice de production de l’association Les Thérèses, la chanteuse et percussionniste, François Chapuis, du groupe Famouze T, Annabelle Ténèze, la Directrice générale du Musée des Abattoirs. Une table ronde pour répondre à trois questions principales :
- Comment lutter contre les stéréotypes ?
- Comment rendre les femmes plus visibles ?
- Comment les aider à créer ?
Crédits photos : Charte Madeleine H/F, H/F Île-de-France, Virginie Guilminot.